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17 - Epilogue

Publié par Louis Antoine  - Catégories :  #Chapitre XVII

17 - Epilogue

Au scriptorium du monastère d'Orval, après une longue interruption, je reprends le récit des faits marquant les années qui ont suivi l'an mil.

Je suis de retour à Paray après de nombreuses pérégrinations et le pardon de dom Segualde, revenu à de meilleurs sentiments à mon égard. J'ai maintenant 68 ans et nous sommes en l'an 1064. Il est passé beaucoup d'eau sous le pont de la Bourbince, j'ai vécu des jours heureux mais aussi des moments de profonde tristesse.

Grâce à la générosité d'Artaud le Blanc, je suis resté à Dun, auprès de ma chère maman, pendant toute la mauvaise saison qui a suivi l'été de nos retrouvailles. L'hiver fut si rude cette année que la neige ne consentit à fondre qu'à l'annonce du printemps et le retour des hirondelles. Est-ce l'ennui, provoqué par l'inaction de ces longs mois de froidure, est-ce l'influence des récits de pèlerins rencontrés à Mâcon, toujours est-il que le vicomte Archambaud décida de partir pour Jérusalem. Il rassembla quelques amis et hommes d'armes et me demanda de les accompagner. Le départ eu lieu le lendemain de Pâques, après que le prieur de Sainte-Marie des Bois nous eut bénis au cours d'une messe solennelle.

Du Beaujolais au sud de la Provence, le voyage, bien que pénible, se déroula sans incidents notoires. Mais c'est à Toulon que se termina, pour moi, l'expédition. Terrassé par une forte fièvre, il m'était impossible d'embarquer, au risque de trépasser en mer. Je suis donc resté à l'hospice, délirant et perdant connaissance pendant une semaine. Heureusement, ma forte constitution eut raison de la fièvre maligne, et je me remis sur pied assez rapidement. C'est pendant ma convalescence que la chance me fit rencontrer un moine bénédictin de Lérins qui me proposa de le suivre en sa communauté. C'est ainsi, qu'après une grande détresse, j'ai repris la vie monastique, selon la règle de saint Benoît.

En cette merveilleuse île de la Méditerranée, je suis resté une dizaine d'années qui furent, pour moi, dix ans de paradis sur terre. Chaque jour j'ai rendu grâce au Seigneur pour sa bonté et pour la munificence de sa création. Il y eut toutefois une journée de crainte et de peur. L'année suivant mon admission à Lérins, le soleil qui nous dispensait si généreusement sa chaleur et sa douce luminosité, s'est progressivement éteint, le 8 Août à midi. Avec un ciel sans nuages, l'obscurité s'établit pendant deux heures. Le phénomène de l'an 1033 se reproduisait et je craignais que cela ne soit l'annonce de nouvelles calamités et la confirmation des malheurs annoncés par Saint-Jean dans l'apocalypse: "Les mille ans ‚coulés, Satan, relâché de sa prison, s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer." Heureusement, le soleil réapparut dans toute sa splendeur, effaçant mes craintes et les sombres prédictions de saint Jean.

Mes dix années de bonheur écoulées, et sur ordre de Cluny, j'ai donc réintégré le moutier de mon enfance avec pour fonction la charge de sacristain. Dom Gislebert, mon prédécesseur, est décédé le soir du Jeudi Saint. Le prieur, en perpétuel conflit avec les notables parodiens, a pensé à mon humble personne pour le représenter. Il m'a demandé de reprendre mon rôle de médiateur entre le temporel et .......

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À propos

Roman historique et régional inspiré par les écrits de l'abbaye de Cluny et par 60 ans de vie parodienne de l'auteur.